Le 11 novembre 1918 sonne la fin de la « Grande Guerre » et de quatre années d’un conflit qui a longuement marqué les mémoires.
Symbole de cette période tragique : le Bleuet de France, en souvenir de cette fleur qui poussait dans les tranchées et dont la couleur rappelle celle qu’on surnommait « les Poilus ». Afin de récolter des fonds à destination des grands blessés de guerre, deux infirmières prirent l’initiative d’en faire confectionner en tissu par les soldats convalescents afin de les vendre auprès de la population. Longtemps oublié par le grand public, le Bleuet se montre plus volontiers les jours de commémoration depuis quelques années, avec la volonté de le populariser comme emblème de solidarité envers les anciens combattants, mais également les victimes de guerre et du terrorisme. Dans le Commonwealth, et tout particulièrement en Angleterre et au Canada, c’est le fameux Poppy (coquelicot) qui symbolise le souvenir des soldats tombés au combat. Tous les ans, une campagne d’appel aux dons est organisée, personnifiée par le port d’un coquelicot en papier.
Quelques parfums de l’époque…
En 1914
Le Fruit défendu (Parfums de Rosine)
Quelques violettes (Houbigant)
En 1915
Tilleul (d’Orsay)
Mystère (d’Orsay)
En 1916
Colonia (Acqua di Parma)
N’aimez que moi (Caron)
En 1917
Chypre (Coty)
Pois de senteur (Guerlain)
La fin du conflit a bien sûr provoqué un électrochoc, et le besoin viscéral d’oublier au plus vite les souffrances vécues par les soldats et les populations civiles.
Ce tournant dans la société a ainsi donné naissance aux Années Folles, véritable feu d’artifice social et artistique dont Paris fut la capitale mondiale : place à la liberté, aux cheveux courts, et au corps libéré des derniers corsets ; au jazz et au charleston qui ouvrent une frontière culturelle avec les Etats-Unis.
En 1919, deux parfums devenus mythiques voient le jour, comme une promesse de lendemains plus beaux : Mitsouko (Guerlain) et Tabac Blond (Caron). Les femmes, qui ont participé à l’effort de guerre dans les usines, s’affirment sans tabou et revendiquent l’égalité avec les hommes : les garçonnes trouvent, dans ces deux opus, l’affirmation d’une sensualité joyeuse et affirmée.
A noter qu’en 2015, Byredo a sorti Rose of No Man’s land, reprenant le surnom donné par les soldats britanniques aux infirmières qui prenaient soin d’eux.